Travail de nuit : quelle réglementation ?
Le travail de nuit en France est réglementé par la loi, qui définit les conditions dans lesquelles il peut être effectué et les dispositions à prendre pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs.
Sans remplir ces conditions, le travail de nuit est interdit ! Alors pour bien comprendre tous les enjeux du travail de nuit, ce que ça implique pour vos salariés et vous et comment bien le mettre en place, c’est ici !
Travail de nuit : Qu’est-ce que c’est ? À quelles conditions ?
Pour le Ministère du Travail du Plein Emploi et de l’Insertion, tout travail effectué au cours d’une période d’au moins neuf heures consécutives comprenant l’intervalle entre minuit et 5 heures est considéré comme du travail de nuit.
La période de travail de nuit commence au plus tôt à 21 heures et s’achève au plus tard à 7 heures.
Le travail nocturne est considéré comme significatif et les travailleurs qui y sont soumis doivent être protégés en conséquence. Par exemple, des études menées sur des femmes et publiées en janvier 2018 ont montré que le travail de nuit peut entraîner une augmentation du risque de cancer en raison de perturbations importantes de l'horloge biologique.
Avec ou sans Convention ?
Pour mettre en place le travail de nuit dans son entreprise, l’employeur doit respecter certaines règles. En tant qu’employeur, vous devez mettre en place une Convention claire qui définit le statut des employés de nuit. Cette convention doit inclure plusieurs éléments :
- les justifications du recours au travail de nuit ;
- la définition de la période de travail de nuit ;
- une contrepartie sous forme de repos compensateur et, le cas échéant, sous forme de compensation salariale ;
- des mesures destinées à améliorer les conditions de travail des salariés ;
- des mesures destinées à faciliter l’articulation de leur activité professionnelle nocturne avec leur vie personnelle et avec l’exercice de responsabilités familiales et sociales ;
- des mesures destinées à assurer l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ;
- l’organisation des temps de pause.
En l’absence d’accord collectif, vous devez absolument avoir l’accord de l’inspection du Travail et prouver que vous êtes en discussion et négociations avec les syndicats ou représentants du personnel.
Ces mesures, en plus d’une protection pour vos employés vous offrent une opportunité pour développer une marque employeur forte et vous démarquer des autres entreprises.
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Quels sont les horaires de nuit ?
Les horaires de nuit peuvent varier d’une industrie à l’autre. Dans le cas général, on parle de travail de nuit lorsque le travail est effectué au cours d’une période d’au moins 9 heures consécutives comprenant l’intervalle entre minuit et 5 heures. La période de travail de nuit commence au plus tôt à 21 heures et s’achève au plus tard à 7 heures.
Dans certains secteurs spécifiques (activités de production rédactionnelle et industrielle de presse, radio, télévision, production et exploitation cinématographiques, spectacles vivants, discothèques), la période de travail de nuit est d'au moins 7 heures consécutives comprenant l’intervalle entre minuit et 5 heures.
En l’absence de convention ou d’accord collectif, le travail de nuit est celui accompli entre 21 heures et 6 heures.
Les travailleurs de Nuit
Quelles conditions pour être un travailleur de nuit ?
Pour bénéficier du statut de travailleur de nuit, le salarié doit :
- soit avoir accompli au moins 2 fois par semaine, selon son horaire de travail habituel, au moins 3 heures de son temps de travail quotidien durant les périodes de travail de nuit ;
- soit avoir accompli un nombre minimal d’heures de travail de nuit au cours d’une période de référence. En principe, c’est l’accord collectif d’entreprise qui détermine ce nombre minimal d’heures de travail mais aussi la période de référence.
Si l’accord ne contient aucune précision, le salarié est considéré comme un travailleur de nuit s’il a accompli 270 heures de travail de nuit pendant 12 mois consécutifs.
Travailleur de nuit : pour tout le monde ?
En principe, tous les salariés peuvent travailler de nuit à l’exception de deux catégories d’employés : Les mineurs et les femmes enceintes.
Jeunes travailleurs :
Pour les jeunes travailleurs de plus de 16 ans et de moins de 18 ans, tout travail entre 22 heures et 6 heures est interdit, y compris pour les apprentis et les jeunes en alternance.
Cette interdiction s’étend même entre 20 heures et 6 heures pour les moins de 16 ans.
Des dérogations existent pour certains commerces et dans l’industrie du spectacle.
Femmes enceintes :
Dès lors qu’une femme travaillant la nuit est enceinte, elle peut demander à être affectée à un poste de jour et ce changement de poste ne doit pas affecter son salaire. Cette règle s’applique jusqu’à la fin de son congé postnatal.
La discussion avec l’employée en question est importante pour créer une relation de confiance entre collaborateur et manager, elle renforce le sentiment d’appartenance de vos équipes !
Si l’affectation à un poste de jour est impossible, l’employeur doit faire connaître par écrit à la salariée ou au médecin du travail les motifs qui s’y opposent.
Le contrat de travail de la salariée est alors suspendu jusqu’à la date du début du congé légal de maternité. Durant cette période de suspension, la salariée bénéficie d’une garantie de rémunération composée d’une allocation journalière versée par la sécurité sociale et d’un complément de rémunération à la charge de l’employeur.
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Peut-on obliger au travail de nuit ?
L’employeur ne peut imposer à un salarié de passer d’un horaire de jour à un horaire de nuit. En effet, le passage d’un horaire de jour à un horaire de nuit constitue une modification du contrat de travail nécessitant l’accord du salarié.
Si votre employé refuse de travailler de nuit, ça ne peut pas être considéré comme une faute ou un motif de licenciement.
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Quels droits pour les travailleurs de nuit ?
Quelle durée ?
En principe, la durée quotidienne du travail accompli par le salarié ne peut pas dépasser 8 heures par jour.
Si la durée quotidienne est dépassée, le salarié doit bénéficier de périodes de repos d’une durée au moins équivalente au nombre d’heures accomplies au-delà de la durée maximale quotidienne.
La durée du travail de nuit, calculée sur une période de 12 semaines consécutives, ne peut pas dépasser 40 heures par semaine. Si l’accord d’entreprise prévoit un dépassement, ce dépassement ne doit pas excéder 44 heures par semaine.
Salaires nuit et contreparties
Le salaire heure de nuit peut bénéficier d’une majoration de salaire et le salarié peut aussi toucher des jours de repos compensatoires.
Les travailleurs de nuit doivent bénéficier d'une pause d'au moins 11 heures entre deux périodes de travail de nuit consécutives. Cette pause doit leur permettre de se reposer et de se régénérer avant de reprendre le travail.
Lorsqu’ils travaillent 3 nuits à la suite, les travailleurs ont aussi droit à un repos compensateur. Ce repos compensateur doit être au moins égal à une journée de travail et peut être pris sous forme de congé payé ou de temps libre.
Les travailleurs de nuit ont aussi droit à des heures supplémentaires payées pour tout travail effectué au-delà de 8 heures par nuit. Ces heures supplémentaires sont payées au taux normal de l'heure supplémentaire, soit 125 % de leur taux horaire normal.
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Surveillance Médicale
En plus de leur salaire horaire de nuit, les travailleurs de nuit bénéficient d’une surveillance médicale renforcée.
Ainsi, avant de travailler sur un poste de nuit, le salarié doit passer un examen auprès du médecin du travail. La fiche d’aptitude doit alors attester que son état de santé est compatible avec ce poste.
Puis, les travailleurs doivent suivre des examens médicaux réguliers.